Lors d’une motion d’information présentée à l’Assemblée nationale, le député national Eliezer Ntambwe a exprimé son indignation face à la spoliation des terres appartenant aux communautés locales dans plusieurs provinces de la République démocratique du Congo. Qualifiant ces pratiques de « spoliation organisée », il a mis en cause la complicité de certains responsables congolais dans l’attribution illégale de ces terres à des entreprises, souvent étrangères.
Dans son intervention, Eliezer Ntambwe a dénoncé des textes administratifs qui permettent à des entreprises ou sociétés, parfois difficilement identifiables, de s’approprier des terres au détriment des populations locales. Ces structures seraient souvent représentées par des étrangers bénéficiant de la protection de responsables congolais corrompus, selon le député.
« Il est écœurant de constater que des communautés entières sont chassées de leurs terres ancestrales, sans consultation ni compensation, avec la complicité de certains dirigeants », a-t-il déclaré.
Ces pratiques, qui entraînent des déplacements forcés, accentuent la précarité et la frustration au sein des populations concernées.
Eliezer Ntambwe a également pointé du doigt plusieurs arrêtés ministériels émis entre 2019 et 2023 par le ministère des Affaires foncières, qui, selon lui, seraient à l’origine de cette situation. Il accuse ces textes de violer les droits fondamentaux des communautés locales en facilitant l’attribution des terres à des tiers sans leur consentement.
Le député a exhorté l’Assemblée nationale à réexaminer ces arrêtés et à demander des comptes aux responsables impliqués.
Appel à des réformes et à des mesures immédiates,Dans sa motion, Eliezer Ntambwe a appelé les autorités compétentes à :
Annuler ou réviser les arrêtés incriminés ;
Mettre en place des mécanismes pour garantir les droits des communautés locales sur leurs terres ;
Accroître la transparence dans la gestion foncière à travers des réformes structurelles.
La gestion foncière demeure une source majeure de tensions en RDC, où l’attribution des terres à des entreprises privées, souvent au détriment des populations locales, alimente des conflits sociaux. Cette problématique s’ajoute à d’autres défis structurels, tels que l’absence de cadastre national fiable et la faiblesse des mécanismes de contrôle.
Signalons que, La prise de position d’Eliezer Ntambwe s’inscrit dans une volonté de mobiliser l’opinion publique et de faire pression sur les autorités pour qu’elles mettent fin à ces abus. Cependant, au vu de l’ampleur des irrégularités dénoncées, il apparaît indispensable d’adopter une approche systématique pour résoudre cette problématique récurrente et restaurer la confiance des communautés locales envers l’État.
Mérite BAHOGWERHE JEAN-PAUL