Le territoire de Beni, particulièrement le poste frontalier de Kasindi, est marqué par une série de manifestations depuis l’arrestation du commissaire principal Claude Kasereka Kambere, commandant local de la Police nationale congolaise (PNC). Transféré à Beni par l’auditorat militaire, son arrestation a provoqué une vague d’indignation parmi les habitants, qui voient en lui un défenseur actif contre l’insécurité.
Lundi 18 novembre 2024, une journée ville morte, combinée à une marche pacifique, a paralysé toutes les activités à Kasindi. Les organisateurs, notamment la synergie des sociétés civiles locales et des mouvements citoyens, ont mobilisé la population pour exiger la libération du commandant Claude Kasereka et dénoncer ce qu’ils considèrent comme une instrumentalisation des institutions judiciaires par des complices des bandes criminelles opérant dans la région.
Revendications des manifestants Partie du Rond-point Wanamahika jusqu’au bureau de l’autorité locale, la marche a rassemblé des centaines d’habitants, scandant des slogans en faveur de la libération du commissaire principal et du départ de Kibonge Losako, militaire FARDC accusé de complicité avec les réseaux de bandits. Selon les manifestants, ce dernier encouragerait les maisons de tolérance et collaborerait avec certaines familles criminelles.
Un mémorandum lu devant le délégué local du gouverneur, Kambale Sivavuyirwa Barthélemy, a réitéré ces revendications. Ce dernier a tenté de rassurer les manifestants en annonçant que l’administrateur militaire viendrait en personne à Kasindi ce vendredi avec le commandant Kasereka Kambere.
Les organisateurs se sont félicités de la réussite de cette première journée de mobilisation, estimant un taux de participation de 70 %. Cependant, les activités scolaires et commerciales sont restées totalement paralysées, y compris celles du marché transfrontalier de ce mardi.
Ils ont également exhorté les voyageurs venant de l’Ouganda, de Butembo, de Beni, et des environs à éviter Kasindi en raison de l’absence d’activités. Cette mobilisation intervient alors que les chefs de quartiers signalent une recrudescence de l’insécurité, avec dix cas d’incursions recensés en une semaine.
Une situation sécuritaire préoccupante Pour les habitants de Kasindi, le commissaire Claude Kasereka Kambere représente une figure clé dans la lutte contre l’insécurité. Son arrestation, perçue comme une tentative de le museler, a cristallisé la colère d’une population excédée par les incursions de bandits armés.
Cette mobilisation témoigne d’un malaise profond au sein de la communauté, où la confiance envers certaines institutions locales, notamment l’auditorat militaire, semble sérieusement érodée.La population espère que l’arrivée annoncée de l’administrateur militaire et du commandant PNC local permettra un retour au calme et une meilleure prise en charge des préoccupations sécuritaires dans la région.
Stanley Muhindo
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