Lors des États généraux de la justice, le professeur Jacques Djoli a livré une analyse acerbe du rôle des magistrats en République Démocratique du Congo (RDC), les qualifiant de « tortionnaires de la liberté » au lieu de garants des droits fondamentaux, comme le prévoit la Constitution du pays. Dans son intervention, il a souligné l’importance de la justice en tant qu’instrument de protection des libertés individuelles et a dénoncé le détournement de cette mission par certains membres du corps judiciaire.
Selon le professeur Djoli, la fonction de juge ne se limite pas à un simple exercice technique de la loi. Il a comparé le métier de magistrat à un sacerdoce, affirmant que, tout comme un prêtre, un juge doit incarner des valeurs profondes d’intégrité et de conscience morale.
« L’onction spirituelle » qui accompagne cette profession, a-t-il précisé, fait partie intégrante de l’exercice judiciaire, et doit guider les décisions des juges afin de préserver l’équité et la justice.
Dans ce contexte, il a également appelé à une réforme fondamentale du système de formation des juges en RDC. Il a plaidé pour la création d’une École nationale de la magistrature, à l’instar de la France où la formation des juges dure 31 mois.
Pour lui, seule une formation rigoureuse et continue permettra de garantir des juges compétents et éthiquement irréprochables, à même de restaurer la confiance de la population envers l’appareil judiciaire.
Le professeur a conclu son allocution en insistant sur la nécessité d’une réforme systémique de la justice en RDC. Selon lui, l’instauration d’une véritable indépendance judiciaire et d’un encadrement adapté des magistrats est essentielle pour assurer le respect des principes constitutionnels et garantir que les juges ne deviennent pas des instruments de répression, mais des protecteurs des libertés et des droits humains.
Mérite BAHOGWERHE JEAN-PAUL