Le débat autour de la révision de la Constitution en République Démocratique du Congo (RDC) suscite de vives réactions tant à Goma qu’à travers le pays. Tandis que certains estiment qu’il n’est pas opportun de toucher à la loi fondamentale en ce moment, d’autres plaident pour une réforme qu’ils jugent nécessaire, visant à adapter la Constitution aux réalités congolaises actuelles.
Parmi les partisans de cette révision figure l’association sans but lucratif Génération Félix Tshisekedi (GFT) du Nord Kivu, qui appuie fermement l’initiative du président Félix Tshisekedi de doter la RDC d’une nouvelle Constitution. Selon Guylain Mukonkole, haut cadre de la GFT dans la province, la Constitution actuelle, adoptée en 2005, comporte des failles qu’il juge cruciales à corriger.
« Il est temps de changer la Constitution du pays. En 2005, le peuple congolais a été trompé lors du référendum en lui faisant croire qu’un vote favorable mettrait fin à la guerre « , déclare-t-il.
L’un des principaux points de contestation concerne l’article 217, qui permet au pays de conclure des accords internationaux impliquant l’abandon partiel de sa souveraineté pour favoriser l’unité africaine. Selon Mukonkole, cet article compromettrait l’intégrité territoriale de la RDC, une vision partagée par plusieurs partisans de la révision constitutionnelle.
« Il faut être ennemi de ce pays pour continuer à soutenir cette constitution qui nous piège « , ajoute-t-il.
Issa Munganga, autre cadre de la GFT au Nord Kivu, se joint à cette critique en qualifiant de « piégeurs » plusieurs articles de la loi fondamentale, dont l’article 51. Ce dernier établit une distinction entre les communautés vulnérables et majoritaires, une classification que Munganga rejette fermement.
« Cet article vise la division en créant des catégories inexistantes au sein du peuple congolais « , soutient-il.
Munganga pointe également l’article 219, qui interdit toute révision constitutionnelle en période de guerre, un verrou qu’il estime néfaste dans un contexte où le pays est régulièrement confronté à des conflits armés. « C’est notre obligation de dire oui à la révision de la Constitution, car ces articles représentent un grand piège pour le pays de Simon Kimbangu « , affirme-t-il.
Si pour la Génération Félix Tshisekedi, cette révision ne vise en aucun cas à prolonger le mandat du chef de l’État, plusieurs voix de l’opposition voient dans ce projet un risque potentiel de manipulation des textes à des fins politiques. Cependant, Mukonkole insiste sur le respect des textes par le président Tshisekedi et rejette les accusations des opposants ,
« Le fait de changer cette constitution n’est pas synonyme de modifier le mandat du chef de l’État Félix Tshisekedi « , précise-t-il.
Pour les membres de la GFT, l’enjeu de cette réforme va au-delà des querelles partisanes. Ils assurent leur soutien au président Tshisekedi dans ce processus, qu’ils considèrent comme une étape indispensable pour doter la RDC d’une loi fondamentale qui reflète réellement les aspirations du peuple congolais.
Guellord Risasi
Nord Kivu : La Génération Félix Tshisekedi en soutien à la révision de la Constitution en RDC
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