RDC :L’Assemblée nationale condamne le salut militaire rendu au ministre rwandais des Affaires étrangères à Goma

L’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo (RDC) a exprimé son ferme désaveu à l’égard du salut militaire rendu, le 6 novembre 2024, au ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, par le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général major Peter Cirimwami Nkuba Cet acte de protocole, effectué dans la ville de Goma, a suscité une réaction immédiate et véhémente de la part des autorités congolaises, qui y ont vu un affront inacceptable.

Du haut du perchoir de l’Assemblée nationale, son président, Vital Kamerhe, a exprimé son indignation face à ce geste, soulignant qu’il était particulièrement choquant qu’un tel honneur soit réservé à un responsable rwandais dans une région meurtrie par des décennies de conflits, dont le Rwanda est accusé par de nombreux observateurs d’être un acteur clé. Kamerhe a dénoncé cet acte comme un signe de mépris envers le peuple congolais et a rappelé que la ville de Goma, théâtre de violences répétées, est un symbole de la souffrance infligée à la population du Nord-Kivu.

Le salut militaire en l’honneur de Vincent Biruta intervient alors que les relations entre la RDC et le Rwanda sont tendues en raison des affrontements récurrents entre les forces armées congolaises et les groupes rebelles, certains d’entre eux supposément soutenus par le Rwanda. L’Assemblée nationale a exprimé son opposition à toute reconnaissance de ce type de protocole dans un contexte aussi sensible, rappelant la nécessité de préserver la dignité et les intérêts du pays.

Les critiques à l’encontre de cette cérémonie se sont intensifiées, notamment parmi les élus de la région du Nord-Kivu, qui dénoncent un manque de considération pour les souffrances des civils et des militaires congolais tombés dans la lutte contre les milices et autres groupes armés. Plusieurs voix s’élèvent pour exiger des explications sur les raisons qui ont motivé ce salut militaire, qu’elles considèrent comme une provocation.

Le gouvernement congolais n’a pas encore pris de position officielle sur l’incident, mais les tensions entre les deux pays continuent de dominer les discussions diplomatiques. L’Assemblée nationale, quant à elle, a demandé des clarifications sur les modalités de la rencontre entre les autorités militaires congolaises et les représentants rwandais, et a appelé à un respect total de la souveraineté nationale.

Mérite BAHOGWERHE JEAN-PAUL