Le député Willy Mishiki, membre de l’Union sacrée, a lancé de vives critiques à l’encontre de l’état de siège instauré au Nord-Kivu depuis mai 2021. Destinée à combattre les groupes armés, cette mesure exceptionnelle aurait, selon lui, non seulement échoué à atteindre ses objectifs, mais aussi aggravé la situation sécuritaire dans cette province en proie à des conflits persistants.
Lors d’une intervention sur le plateau de IsralMutombo11, le parlementaire a dressé un bilan alarmant. Il affirme que 60 % de la population du Nord-Kivu vit aujourd’hui sous une administration rwandaise de facto. Avant 2021, rappelle-t-il, les rebelles du M23 étaient cantonnés à une petite zone autour de Chanzu. Désormais, six territoires de la province sont sous contrôle des groupes armés, et Goma, la capitale provinciale, se trouve encerclée. « La seule voie de sortie de la ville reste Gisenyi, au Rwanda », a-t-il ajouté, soulignant la gravité de la situation.
Face à cette avancée des rebelles, Willy Mishiki déplore l’inaction des autorités et appelle à une mobilisation urgente pour protéger les populations locales et restaurer l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Cette prise de position intervient dans un contexte de recrudescence des violences et d’aggravation de la crise humanitaire qui frappe durement la région.
L’état de siège, initialement perçu comme une réponse ferme à l’insécurité, suscite désormais de vives critiques. Plusieurs voix, dont celle de Willy Mishiki, appellent à une révision en profondeur de cette mesure et à l’élaboration de stratégies plus adaptées pour contrer l’influence croissante des groupes armés.
Mérite BAHOGWERHE JEAN-PAUL